Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/355

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pas été ourdies par mes mains. Tourne sur d’autres tes exécrations violentes et funestes, car j’ai ce désir que tu ne repousses plus mon amitié.

PHILOKTÈTÈS.
Strophe II.

Hélas ! hélas ! assis maintenant sur le rivage blanc de la mer, il rit de moi, agitant de sa main l’arc qui m’a nourri dans ma misère et que nul n’avait jamais porté. Ô cher arc, arraché de mes mains amies, sans doute, si quelque sentiment t’anime, tu vois avec pitié le compagnon de Hèraklès qui ne se servira jamais plus de toi. Tu es la proie d’un autre, d’un homme faux, et tu vois ses honteux mensonges et cet ennemi détesté excitant par ses ruses viles mes maux innombrables, ô Zeus !

LE CHŒUR.

Il est d’un homme de dire ce qui est juste, et, l’ayant dit, de ne point répandre les paroles haineuses de sa langue. Il a été ordonné à celui-ci, entre tous, d’agir pour le bien commun de ses amis.

PHILOKTÈTÈS.
Antistrophe II.

Ô bêtes ailées que je chassais, ô bêtes fauves aux yeux bleus que nourrit cette terre montueuse, vous ne vous enfuirez plus, vous étant approchées de moi du fond des repaires, car je n’ai plus entre les mains mon ancienne défense de traits. Ô malheureux que je suis ! Maintenant,