Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/373

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arrivé avec celui-ci, à la Ville Troïque, tu guériras d’abord de ton mal terrible, et, choisi comme le plus brave de toute l’armée, à l’aide de mes flèches tu arracheras la vie à Pâris, cause de ces maux, et tu dévasteras Troia ; et, les dépouilles que tu auras reçues pour prix de ton courage, tu les enverras à ton père Poias, en ta demeure, dans les plaines qui sont aux pieds de l’Oita, ta patrie ; mais, pour celles que tu auras reçues de l’armée, porte-les à mon bûcher comme en hommage à mes flèches. Et toi, fils d’Akhilleus, je t’avertis aussi : tu ne pourras renverser Troia sans lui, ni lui sans toi ; mais, tels que deux lions unis, ne vous séparez pas. J’enverrai à Ilios Asklèpios qui te délivrera de ton mal ; car Ilios est destinée à être prise deux fois par mes flèches. Et souvenez-vous, quand vous dévasterez cette ville, d’honorer les Dieux avec piété, car le Père Zeus met la piété au-dessus de tout. La piété suit les mortels dans le Hadès, et, soit qu’ils vivent ou meurent, elle ne périt pas.

PHILOKTÈTÈS.

Ô toi qui me fais entendre ta voix désirée, et qui, après un si long temps, m’accordes de te revoir, je ne serai point rebelle à tes paroles.

NÉOPTOLÉMOS.

Et moi aussi j’ai cette résolution.

HÈRAKLÈS.

N’apportez donc point de plus longs retards. Voici l’instant favorable : le vent souffle de la poupe.