Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/386

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AIAS.

Je vais agir, et je te demande de me venir ainsi toujours en aide.

ATHÈNA.

Vois, Odysseus, combien est grande la puissance des Dieux. As-tu jamais rencontré un homme plus sensé et meilleur dans l’action que ne l’était celui-ci ?

ODYSSEUS.

Personne, à la vérité. J’ai pitié de ce malheureux, bien qu’il soit mon ennemi, parce qu’il est en proie à une destinée mauvaise, et je songe à la mienne autant qu’à la sienne, car nous ne sommes, nous tous qui vivons, rien autre chose que des images et des ombres vaines.

ATHÈNA.

Puisque tu vois ceci, garde-toi de jamais parler insolemment des Dieux, et de ne point t’enfler d’orgueil, si tu l’emportes sur quelqu’un par ta force ou par l’abondance des richesses. Un seul jour abaisse ou relève les choses humaines. Les Dieux aiment les modestes et haïssent les impies.

LE CHŒUR.

Télamonien, qui possèdes Salamis entourée des flots, si tu prospères, je me réjouis ; mais si la haine de Zeus ou la parole violente et mauvaise des Danaens t’assiége, alors je suis saisi d’une grande crainte, et je frémis comme l’œil de la colombe ailée. Ainsi les hautes cla-