Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/388

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Antistrophe.

Télamonien, ce n’est point de toi-même, en effet, que tu as cédé à cette démence de te ruer contre des troupeaux. N’as-tu pas été saisi plutôt d’un mal divin ? Que Zeus et Phoibos répriment donc les mauvaises paroles des Argiens ! Si les deux grands Rois, ou quelqu’un de la très-inique race des Sisyphides, répandent ces mensonges furtivement ourdis, je t’adjure, ô Roi, ne reste pas plus longtemps inerte dans tes tentes marines, de peur de confirmer contre toi ce bruit mauvais.

Épôde.

Mais lève-toi de tes demeures où tu es resté longuement dans une anxieuse inaction, irritant ainsi ton mal Ouranien. Pendant ce temps, la rage de tes ennemis, que nulle crainte ne réprime, se déploie impunément, comme le feu dans les vallées où souffle le vent. Avec des éclats de rire, ils te couvrent de très-amers outrages, et je suis rongé de douleur.

TEKMÈSSA.

Compagnons marins d’Aias, issus des Érekhthéides nés de Gaia, il nous faut gémir, nous qui avons souci de la maison de Télamôn, car le terrible, le grand, le très-vigoureux Aias gît maintenant en proie à la violence du mal.

LE CHŒUR.

Quelle calamité la nuit a-t-elle amenée après un jour tranquille ? Dis, enfant du Phrygien Téleutas, toi que le violent Aias aime et honore comme la compagne de