Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Antistrophe II.

Qu’il arrive, qu’il arrive ! Que sa nef, poussée par de nombreux avirons, ne s’arrête pas avant qu’il soit rentré dans cette ville, ayant quitté l’île où il prépare des sacrifices ! Qu’il arrive, désirable, et pénétré du philtre persuasif révélé par le Centaure !

DÈIANEIRA.

Femmes, combien je redoute d’avoir fait au delà de ce que je devais faire !

LE CHŒUR.

Qu’est-ce donc, Dèianeira, fille d’Oineus ?

DÈIANEIRA.

Je ne sais, mais je suis anxieuse, craignant qu’on m’accuse d’avoir causé un grand mal, malgré mon espérance contraire.

LE CHŒUR.

Est-ce au sujet des présents que tu as envoyés à Hèraklès ?

DÈIANEIRA.

Certes, et je voudrais que personne ne pût se hâter d’agir, si ce n’est avec certitude.

LE CHŒUR.

Dis-nous, si cela est permis, la cause de ta crainte.

DÈIANEIRA.

Il est arrivé une chose telle, femmes, que, si je la dis,