Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/433

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

prochables, serai-je en opprobre aux miens que tu veux laisser non ensevelis, accablés déjà de tant de maux ? Et tu n’as aucune honte de l’avouer ! Mais sache ceci : où que vous jetiez celui-ci, vous vous jetterez tous trois avec lui, car il est plus beau à moi de trouver une mort glorieuse en combattant pour lui, que pour ta cause ou pour la femme de ton frère. Vois enfin, non ce qui me touche, mais ce qui t’intéresse, car si tu m’offenses en quoi que ce soit, tu regretteras un jour de n’avoir pas été plutôt timide que violent envers moi.

LE CHŒUR.

Roi Odysseus, sache que tu es venu à temps, non pour quereller comme eux, mais pour rompre la lutte.

ODYSSEUS.

Qu’est-ce, Hommes ? J’ai entendu de loin la voix des Atréides s’élever sur le corps de cet homme brave.

AGAMEMNÔN.

Roi Odysseus, n’avons-nous pas entendu de celui-ci les plus honteuses paroles ?

ODYSSEUS.

Quelles paroles ? Je pardonne à qui est provoqué par les outrages de répondre par des outrages.

AGAMEMNÔN.

Les outrages qu’il a reçus étaient tels que ceux qu’il m’a adressés.