Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/498

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ÉLEKTRA.
Strophe.

Ô race, race d’un très cher père, tu es enfin venu, tu as retrouvé, tu as approché, tu as vu ceux que tu désirais grandement !

ORESTÈS.

Nous voici. Mais attends en silence.

ÉLEKTRA.

Qu’est-ce donc ?

ORESTÈS.

Le mieux est de se taire, de peur que quelqu’un entende dans la demeure.

ÉLEKTRA.

Mais, par la vierge Artémis qui me protége, il n’y a rien à redouter de cet inutile troupeau de femmes qui sont dans la demeure.

ORESTÈS.

Songe cependant que l’esprit d’Arès est aussi dans les femmes, comme tu l’as éprouvé toi-même autrefois.

ÉLEKTRA.

Hélas ! hélas ! Tu me rends le clair souvenir du malheur qui nous a frappés, et qui ne peut être ni oublié, ni anéanti.