Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/66

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mon enfant, et porte-moi au bûcher avant que la convulsion de mon mal me ressaisisse. Hâtez-vous ! portez-moi ! la fin de mes maux sera ma propre fin !

HYLLOS.

Tout va être accompli sans retard, puisque tu l’ordonnes et que tu nous y contrains, Père.

HÈRAKLÈS.

Allons, ô âme rude ! Avant que je souffre de nouveau, étouffe mes cris avec un frein d’acier dans cette épreuve que tu acceptes avec joie, bien que malgré moi !

HYLLOS.

Enlevez, compagnons ! Pardonnez-moi cette action et n’accusez que l’iniquité des Dieux qui font ceci et regardent sans pitié les terribles douleurs de ceux qu’ils ont engendrés et dont ils se disent les pères. Nul ne prévoit les choses futures ; et les choses présentes, amères pour nous, sont honteuses pour les Dieux. Mais elles sont très-cruelles entre toutes pour celui qui subit de tels maux. Et toi, ne reste pas dans la demeure, ô vierge ! Tu as vu de grandes funérailles, des calamités inouïes et sans nombre ; mais rien n’est arrivé sans la volonté de Zeus !


Fin des Trakhiniennes.