Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/93

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m’adressait les plus odieuses accusations, je viens, pénétré d’une douleur intolérable. Si, dans la calamité présente, il pense que, par mes paroles ou mes actions, je lui ai causé quelque mal, accusé d’un tel crime, je n’ai pas le désir d’une plus longue vie. Ce ne serait pas peu, en effet, qu’une telle injure ; mais ce serait pour moi un très-grand malheur que d’être repoussé par la Ville, par vous et par mes amis.

LE CHŒUR.

Je pense que sa colère a exprimé cet outrage, plutôt que la réflexion de son esprit.

KRÉÔN.

Comment est-il avéré que le Divinateur a menti par mes conseils ?

LE CHŒUR.

Il l’a dit en effet, mais je ne sais sur quelle preuve.

KRÉÔN.

Ses yeux étaient-ils assurés, son esprit était-il calme quand il m’a accusé de ce crime ?

LE CHŒUR.

Je ne sais, ne regardant point ce que font les Princes. Mais le voici lui-même qui sort des demeures.

OIDIPOUS.

Holà ! toi ! que fais-tu ici ? Ton audace et ton impudence sont-elles si grandes que tu oses approcher de mes