Page:Soupé - Études sur la littérature sanscrite.djvu/57

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devant eux leurs péchés et les supplient de les en délivrer ; ils avouent les imperfections de l’humanité. Le Rig disait : « L’estime que l’on doit faire des hommes n’est jamais complète. Celui-ci est juste et prudent : il aime les sages ; mais il est cruel. Celui-là est redouté ; mais il abuse de sa force pour opprimer un plus faible. Ô dieux ! de tels reproches ne sauraient vous être adressés ! » Le dernier mot de la foi aryenne est dans ce distique du même Véda, adressé aux Adityas : « Je suis sans doute coupable envers vous de bien des fautes ; mais vous m’aimez comme un père aime le fils qu’il a perdu. »


V


Si le Rig-Véda est un recueil de louanges, puisque ritch veut dire louer, yadj signifiant adorer, le Yadjour-Véda expose les pratiques officielles de l’adoration, les détails précis des sacrifices ; il forme deux subdivisions : le blanc et le noir. Le blanc contient une série peu étendue de prières (la Vâdjasanéya-Sanhitâ) en l’honneur de la nouvelle ou de la pleine lune et des mânes des ancêtres, pour la consécration du feu perpétuel, pour l’immolation des victimes, pour le sacre des souverains, pour la cérémonie du Sarvamédha, accomplie dans le but d’obtenir la réussite de ses entreprises, etc. Il renferme également le Çatapatha-Brâhmana ou Formulaire des cent routes, subdivisé en quatorze livres : des Oupanischads, quelquefois dialogues, y sont intercalés. Le noir, en outre d’une sanhitâ nommée Taittiryia et partagée en sept livres, comprend plusieurs brâhmanas. Un fait à mentionner dans celui-ci, c’est que ses prétendus auteurs ne sont pas des hommes, mais bien des dieux : Pradjapâti, Agni ou autres. Comme c’était l’usage chez les Indiens d’expliquer des termes obscurs par des traditions plus obs-