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l’apprenti.

din, il la trouva à tâtons, entraîna François après lui et le conduisit en courant vers une partie du mur de clôture qui était peu élevée.

— Pars, lui cria-t-il en lui montrant le passage, et surtout ne reste point à Mulhouse ; tes complices sont arrêtés, ils te dénonceront.

— Adieu ! cria François, du haut du mur.

Et il disparut.


§ 6.


Le lendemain de cette scène, tous les coupables, à l’exception de François, furent remis entre les mains de la justice, et Frédéric, d’après l’ordre de M. Kartmann, se présenta à son cabinet. Le fabricant le fit asseoir près de lui, et après l’avoir vivement remercié, lui dit de demander sans crainte la récompense qu’il avait méritée. L’enfant hésita pendant quelques instants, mais M. Kartmann l’ayant encouragé :

— J’aurais une bien grande faveur à vous demander, Monsieur, dit Frédéric d’une voix tremblante… permettez-moi d’assister quelquefois aux leçons de vos enfants.

— Dès demain, dit M. Kartmann, vous les partagerez toutes. Il y a déjà longtemps que j’ai remarqué en vous ce louable désir de vous instruire, et je suis persuadé que, grâce à lui, vous réussirez à vous faire une bonne position dans le monde. D’après ce que vous