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montra sa figure où se peignaient la cruauté et la terreur.

Ce fut la dernière chose que je vis.

Déjà des mains vigoureuses m’avaient entraîné loin du bordage.

Je crus être frappé de la foudre ; une nappe de flammes se déroula devant mes yeux, et je tombai évanoui.


CHAPITRE VII

JE PRENDS LA MER SUR LE BRICK LE « COVENANT » DE
DYSART


Quand je revins à moi, je me trouvai dans les ténèbres, souffrant beaucoup, les mains et les pieds liés ; mille bruits inconnus m’assourdissaient.

Un grondement d’eau arrivait à mes oreilles, semblable à celui qu’eût produit une gigantesque écluse de moulin.

Puis c’étaient des coups sonores de lourdes vagues, le bruit de tonnerre que faisaient les voiles, et les cris perçants des matelots.

Tout l’univers me semblait animé d’un mouvement vertigineux qui le portait tantôt en haut, tantôt en bas.

J’avais le corps si las et si meurtri, l’esprit si bouleversé qu’il me fallut bien longtemps pour rassembler mes idées qui fuyaient à la débandade.

J’étais toujours assommé par un nouvel élan doulou-