Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/162

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pas exactement celui qu’il fallait pour la direction à suivre.

Quelques-uns des hommes étaient encore aux écoutes pour percevoir le bruit des brisants, mais le capitaine et les deux officiers étaient sur la coursive, réunis en conseil.

Je ne sais pourquoi il me vint à l’esprit qu’ils ne méditaient rien de bon, et les premiers mots que j’entendis en m’approchant me confirmèrent dans cette idée.

Ce fut la voix de M. Riach, qui s’écriait, comme s’il lui était soudain venu une pensée.

— Ne pourrions-nous pas l’attirer hors de la dunette.

— Il est mieux là où il est, répliqua Hoseason. Il n’aura pas de place pour manier son épée.

— Ah ! c’est vrai, dit Riach, mais il ne sera pas facile de l’aborder.

— Bah ! fit Hoseason, nous pourrons engager l’homme dans une conversation, en nous plaçant à sa gauche et à sa droite, et lui saisir alors les deux bras, ou bien si cela ne fait pas l’affaire, monsieur, nous pourrions entrer soudain par les deux portes, et nous rendre maîtres de lui avant qu’il ait le temps de dégainer.

En entendant ces mots, j’éprouvai à la fois de la frayeur et de la colère contre les hommes perfides, avides et sanguinaires, avec lesquels je naviguais.

Ma première pensée fut de me sauver. Ma seconde fut plus hardie.

— Capitaine, dis-je, le gentleman demande à boire, et la bouteille est vide. Voulez-vous me donner la clef ?

Les trois hommes sursautèrent et se retournèrent.

— Puis, nous avons la chance de mettre la main sur les armes à feu, s’écria Riach.