Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/233

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« Plus de Lochaber », étaient même pour moi des causes de vive émotion.

À Kinlochaline, je rejoignis Neil Roy sur un des bords de la baie, et je lui dis que j’étais certain qu’il était des gens d’Appin.

— Pourquoi non ? dit-il.

— Je cherche quelqu’un, répondis-je, et il m’est venu à la pensée que vous deviez avoir de ses nouvelles. Il se nomme Alan Breck Stewart.

Et très sottement, au lieu de lui montrer le bouton, je cherchai à lui glisser un shelling dans la main.

Il recula.

— Je suis très offensé, me dit-il, ce n’est pas du tout de cette façon qu’un gentleman doit se conduire avec un autre. L’homme que vous demandez est en France, mais quand il serait dans ma bourse, et que vous auriez le ventre plein de shellings, je ne voudrais pas faire tomber un cheveu de sa tête.

Je vis que j’avais abordé la besogne du mauvais côté, et sans perdre mon temps en excuses, je lui montrai le bouton dans le creux de ma main.

— Bien ! très bien, dit Neil. Je pense que vous auriez pu commencer par ce bout du bâton, n’est-ce pas. Mais si vous êtes le jeune garçon au bouton d’argent, c’est très bien, et on m’a prié de veiller à ce que vous arriviez sain et sauf… Mais vous me pardonnerez de vous parler aussi franchement, ajouta-t-il. Il y a un nom qui ne doit jamais sortir de votre bouche, c’est le nom d’Alan Breck, et il y a une chose que vous ne devez jamais faire, c’est d’offrir votre sale argent à un gentilhomme des Hautes-Terres.

Ce n’était pas chose aisée que de m’excuser, car je pouvais à peine lui dire la vérité, à savoir que s’il ne