Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/245

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tre raison) d’aller jusqu’au bout de mon aventure.

Quand le premier d’entre eux passa près de moi, je me levai du milieu de la fougère et lui demandai le chemin d’Aucharn.

Il s’arrêta et me regarda d’un air qui me parut singulier, puis se tournant vers le légiste :

— Mungo, lui dit-il, il y a plus d’un homme qui aimerait mieux recevoir cet avertissement que deux. Me voici sur la route de Duror, pour la besogne que vous savez, et voici un jeune garçon qui se lève dans le bois et me demande si je suis sur la route d’Aucharn.

— Glenure, dit l’autre, ce n’est pas là un sujet de plaisanterie.

Ces deux hommes s’étaient rapprochés, fort près, et me regardaient avec attention, tandis que les deux autres s’étaient arrêtés à un jet de pierre en arrière.

— Et que cherchez-vous à Aucharn ? dit Colin Roy, Campbell de Glenure, celui que l’on surnommait le Renard Rouge, et que j’avais arrêté.

— L’homme qui y demeure.

— James des Vaux, dit Glenure d’un air distrait.

Puis se tournant vers son légiste, il lui dit :

— Est-ce qu’il rassemblerait son monde ? Le croyez-vous ? Quoi qu’il en soit, nous ferons mieux de rester où nous sommes et d’attendre les soldats.

— Si vous êtes inquiets à mon sujet, lui dis-je, vous saurez que je ne suis ni de ses gens, ni des vôtres, mais un honnête sujet du roi George, qui ne doit rien à personne et ne craint personne.

— Ah ! voilà qui est bien dit, repartit l’agent, mais puis-je prendre la liberté de demander ce que fait cet honnête homme, si loin de son pays ? Et pourquoi vient-il chercher le frère d’Ardshiel ? J’ai du pouvoir ici, je dois vous le dire. Je suis l’agent du roi sur plu-