Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/248

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J’étais au bord du bois d’en haut, de sorte que quand je m’arrêtai et regardai en arrière, je vis toute la partie découverte de la montagne au-dessous de moi.

Le légiste et l’officier du Shériff étaient debout, juste au-dessus de la route, criant et me rappelant par des gestes de la main.

Sur leur gauche, les habits rouges, le mousquet à la main, commençaient à se frayer passage l’un après l’autre à travers le bois d’en bas.

— Pourquoi reviendrais-je ? Montez vous-mêmes, criai-je.

— Dix livres si vous prenez le jeune homme, cria le légiste, c’est un complice. Il a été posté ici pour nous faire causer et stationner.

À ces mots, que je pus entendre distinctement, quoiqu’il les proférât tourné vers les soldats, et non de mon côté, mon cœur se serra soudain, et j’éprouvai une nouvelle sorte d’épouvante.

La chose s’était dessinée si brusquement, comme un coup de tonnerre dans un ciel clair, que je restais ahuri, impuissant.

— Plongez ici, parmi les arbres, dit une voix tout près de moi.

Vraiment je ne sus ce que je faisais, mais j’obéis, et aussitôt après j’entendis les détonations des armes à feu et les sifflements des balles dans les bouleaux.

Au milieu même de cet abri formé par les arbres, je trouvai Alan Breck debout, avec une ligne de pêche.

Il ne me salua pas, et vraiment ce n’était pas l’heure des politesses.

Il me dit seulement : « Venez » et se mit à courir le long des flancs de la montagne, dans la direction de Balachulish, et moi je le suivis comme un mouton.