Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/269

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à ce qu’il ne se fasse rien sans votre consentement.

— Je n’ai qu’un mot à dire, répliquai-je. C’est que je suis complètement en dehors de cette discussion. Mais le simple bon sens veut qu’on lance le blâme à qui le mérite, c’est-à-dire à celui qui a tiré le coup de feu. Signalez-le, comme vous le dites. Lancez les clameurs après lui, et que les honnêtes gens puissent se montrer en sécurité.

Mais à ces mots, Alan et James poussèrent un même cri d’horreur, et m’enjoignirent de me taire, en disant qu’il ne pouvait être question de cela, et me demandant :

— Qu’est-ce que les Camerons penseraient ?

Cela me confirma dans la pensée que ce devait être un Cameron de Mamore qui avait fait le coup.

— Vous n’avez sûrement pas pensé à cela ? me dirent-ils, d’un air si innocemment sérieux, que les bras m’en tombèrent et que je renonçai à discuter.

— Très bien, dis-je, donnez mon signalement, si cela vous plaît, donnez celui d’Alan, donnez celui du roi George. Nous sommes tous trois innocents, et il me semble que c’est ce qu’il faut. Mais au moins, monsieur, dis-je à James, après être revenu de ce léger accès d’irritation, je suis l’ami d’Alan, et si je puis être utile à ses amis, je ne broncherai pas devant le danger.

Je crus qu’il était préférable de paraître donner mon consentement de bonne grâce, car je voyais le trouble d’Alan et de plus, me dis-je à part moi, ils donneront mon signalement, que je le veuille ou non.

Mais je vis que je me trompais en cela, car à peine avais-je prononcé ces mots que mistress Stewart bondit de sa chaise, se dirigea en courant vers nous et pleura, d’abord sur mon épaule, puis sur celle d’Alan, en bénissant Dieu de notre bonté envers sa famille.