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Londres, à Paris, des séjours dans la forêt de Fontainebleau où s’était alors installée toute une colonie de peintres britanniques. C’est en ce temps-là qu’il connut le directeur de la Saturday Review, M. Walter Pollock, Sir Charles Dilke, Miss Thackeray, M. Leslie Stephen, Mrs Lynn Linton, qu’il admira les peintures de Burne Jones. C’est alors aussi qu’il effectua, en août 1876, le voyage à l’intérieur des terres où il parcourut en périssoire l’Escaut et l’Oise.

Depuis le 25 juillet 1875, il était inscrit au barreau d’Édimbourg où il plaida rarement, sans éclat d’ailleurs et sans profit sensible. Il puisait donc dans la bourse paternelle, qui s’entr’ouvrait un peu chichement. Il est vrai de dire que Stevenson était dépensier. Il avait les mains percées et ne savait se refuser aucun caprice. La petite colonie de Barbizon n’était pas beaucoup plus sensée. Sitôt qu’il recevait sa pension, il partait en voyage de découverte par Marlotte, Montigny, Grez, Chailly-en-Bière, Cernay, Nemours. S’il venait à Paris, c’était pour flâner sur les quais ou chez les bouquinistes du quartier Latin. Une lettre d’alors explique ainsi l’emploi d’une de ses journées.


« J’ai été entraîné dans une ardente chasse aux livres pendant toute la matinée, tout l’après-midi et plusieurs fois je suis revenu rue Racine (c’était là qu’il logeait), les bras chargés de livres, j’ai dépensé presque tout mon argent, et si j’ai eu de la chance dans ma chasse d’aujourd’hui, je crois qu’il me faudra dormir, cette nuit, sur un oreiller de mendiant. Mais j’ai eu une chance extraordinaire, et me