Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/38

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s’éprit de Mme  Osbourne : il prolongea le plus qu’il put son séjour à Barbizon, y revint l’année suivante ; le crayon de Stevenson par Mrs Osbourne est un souvenir de cette seconde entrevue. La jeune femme paraissait partager les sentiments qu’elle inspirait, mais tout semblait s’opposer à un mariage qui devenait tous les jours le plus cher de leurs vœux. Mrs Osbourne dut retourner en Californie : sa famille n’approuvait pas ses idées de divorce. Les parents de Stevenson, qui ne gagnait pas sa vie par lui-même, ne semblaient pas mieux disposés : il n’osait même les entretenir de ses projets.

Ainsi la séparation avait toutes chances d’équivaloir à un adieu définitif et c’était le cœur brisé que Robert était parti pour Monastier. Mais l’éloignement ne tarda pas à transformer son amour en passion et quand, en 1879, la nouvelle lui arriva, d’abord, que Mrs Osbourne était sérieusement malade ; puis, que le divorce était désormais possible pour la jeune femme sans renoncer à ses enfants et sans rompre avec sa famille, Stevenson ne put plus tenir en place. Il passa les mois de printemps dans une angoisse qui le chassait sans cesse de région en région. Rien ne lui réussissait en ce moment. Il fit une tentative pour entrer au Times : il échoua. Même son volume Les voyages à dos d’âne furent un insuccès.

Le 14 juillet, il rentrait à Édimbourg et, le 30, son parti était pris : il se rendrait en Californie. Malgré l’avis de tous ses amis, il exécuta son plan