Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/397

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Il est préférable que vous soyez présenté par quelqu’un qui porte votre nom ; le laird de Pilrig est très considéré dans la Faculté, et il est en très bons termes avec le Lord avocat Grant.

À votre place, je ne l’accablerais pas de détails, et puis, savez-vous ? je crois qu’il serait inutile de mentionner M. Thomson.

Guidez-vous d’après le Laird, c’est un bon modèle.

Quand vous aurez affaire au Lord avocat, soyez discret ; et que dans toutes ces choses, le Seigneur vous conduise, monsieur David.

Sur ces mots, il prit congé et partit avec Torrance pour retourner à Queen’s ferry, pendant qu’Alan et moi, nous nous mettions en route pour la cité d’Édimbourg.

Comme nous suivions le sentier, et que nous passions près des montants de la grande porte et de la loge inachevée, nous ne cessions de nous retourner pour voir la maison de mes pères.

Elle s’élevait nue, immense.

Nulle fumée n’en sortait.

On eût dit un lieu inhabité, à cela près qu’à une des fenêtres de l’étage le plus élevé, on voyait la pointe d’un bonnet de coton qui allait et venait, avançait et reculait comme la tête d’un lapin à l’entrée de son terrier.

J’avais été bien mal venu à mon arrivée, encore moins bien traité pendant mon séjour, mais au moins on épia mon départ avec attention.

Alan et moi, nous fîmes lentement la route. Nous n’avions ni l’un ni l’autre le cœur à marcher ou à causer.

Une même pensée dominait en nous toutes les autres : c’était celle que l’heure de notre séparation se