Page:Stevenson - L’Île au trésor, trad. André Laurie.djvu/52

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Nous étions encore en train de procéder à ce déménagement, quand les deux ou trois matelots qui restaient à embarquer arrivèrent, en compagnie de John Silver, dans un canot du port. Le cuisinier escalada l’échelle avec l’agilité d’un singe. Il n’eut pas plutôt vu ce qui se passait, qu’il voulut savoir à quoi s’en tenir :

« Holà ! camarades, que faites-vous donc ? demanda-t-il.

— Nous changeons la poudre de place, lui répondit un des matelots.

— Diable !… Mais nous allons manquer la marée ! s’écria John Silver.

— C’est moi qui commande ici, dit le capitaine. Vous ferez bien de descendre à vos fourneaux, mon brave homme. L’équipage ne sera pas fâché de souper tout à l’heure.

— On y va, capitaine, on y va, répondit le cuisinier en tirant en guise de salut une mèche de ses cheveux et se dirigeant vers l’écoutille.

— Celui-ci est un honnête garçon, capitaine, affirma le docteur.

— Je ne demande pas mieux, répliqua le capitaine Smollett. En douceur, mes gars, en douceur ! » poursuivit-il en s’adressant aux hommes qui manipulaient les barils de poudre.

Et soudain, me voyant occupé à examiner l’une des deux coule-