Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/136

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— Eh bien ! qu’est-ce qu’il y a qui ne va pas ? demanda Michel, en s’avançant vers la cheminée, où Pitman, à son intention, avait préparé un excellent feu.

— Aucun mot ne suffirait à vous exprimer mon embarras ! dit l’artiste. La statue de M. Semitopolis n’est pas arrivée, et je crains qu’on ne me rende responsable de sa perte. Encore n’est-ce pas la question d’argent qui m’inquiète ! Ce qui m’inquiète, monsieur Finsbury, c’est la perspective du scandale ! Cet Hercule, comme vous savez, a quitté l’Italie en contrebande. Les princes romains qui le possédaient n’avaient pas le droit de s’en dessaisir, et c’est pour détourner les soupçons que M. Semitopolis m’a demandé, moyennant une petite commission, de permettre que le colis me fût adressé. Si la statue est restée en route, tout va se découvrir, et je vais être forcé d’avouer ma participation à cette illégalité !

— Voilà qui me paraît une affaire des plus graves ! déclara l’avoué. Je prévois qu’elle va exiger beaucoup de boisson, Pitman !

— J’ai pris la liberté de… de tout préparer pour vous à cette intention ! répondit l’artiste, en désignant, sur la table, une lampe à esprit de vin, une bouteille de gin, un citron, et des verres.