Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/145

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— Je puis me procurer un piano, si cela vous convient ! dit nerveusement Pitman, désireux de plaire. Vous savez, du reste, que je joue un peu du violon…

— Oui, je sais cela ! dit Michel. Mais qu’est-ce qu’un violon, surtout étant donnée la manière dont vous en jouez ? Non, ce qu’il faut, c’est un instrument polyphonique ! Un bon contre-point, voilà le rêve ! Et, en conséquence, je vais vous dire : puisqu’il est un peu trop tard, ce soir, pour que vous puissiez acheter un piano, je vais vous en donner un !

— Je vous remercie beaucoup ! répondit Pitman ahuri. Vous voulez me donner votre piano ? Je vous en suis vraiment bien reconnaissant !

— Mais oui, je vais vous donner un de mes deux pianos, poursuivit Michel, pour que, demain, l’inspecteur de police s’amuse à faire des arpèges pendant que ses détectives fouilleront dans votre cabinet !

Pitman le considérait avec ébahissement.

— Je plaisante ! reprit Michel. Mais, aussi, vous ne comprenez rien sans qu’on soit forcé de vous mettre tous les points sur les i ! Attention, Pitman, suivez bien mon argumentation ! Je compte mettre à profit ce fait — très avantageux, en vérité — que vous et moi nous sommes absolument