Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/198

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Michel le regarda bien en face, puis cligna d’un œil.

— Ah ! vous êtes un malin ! dit-il. Tout à l’heure vous allez me demander de vous aider à sortir de votre pétrin. Et le fait est que je sais bien que je suis l’émissaire de la Providence ; mais, tout de même, pas de cette manière-là ! Vous aurez à vous en tirer tout seul, mon bon ami, ça vous remontera ! Quel terrible pétrin cela doit être, pour un jeune orphelin de quarante ans : la maison de cuirs, la banque, et tout le reste !

— J’avoue que je ne comprends rien à ce que vous voulez dire ! déclara Maurice.

— Je ne suis pas sûr d’y comprendre grand-chose moi-même ! dit Michel. Voici un vin excellent, monsieur, ex’lent vin. Mais revenons un peu à votre affaire, hein ? Donc, voilà un oncle de prix qui a disparu ! Eh bien ! tout ce que je veux savoir, c’est ceci : où est cet oncle de prix ?

— Je vous l’ai dit ; il est à Browndean ! répondit Maurice, en essuyant son front à la dérobée, car ces petites attaques répétées commençaient à le fatiguer réellement.

— Facile à dire, Brown… Brown… Hé, après tout, pas si facile à dire que çà ! s’écria Michel, irrité. Je veux dire que vous avez beau jeu à me répondre n’importe quoi. Mais ce qui ne me plaît