Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Me permettrez-vous de dire mon avis ? s’interposa Julia. Mon avis est que Gédéon… je veux dire M. Forsyth… ferait mieux de sortir de cet affreux pavillon, et d’aller attendre là-bas, sous les saules. Si le piano arrive, M. Forsyth pourra s’approcher et le faire entrer. Et si c’est, au contraire, la police qui vient, il pourra monter à bord de notre yacht : et il n’y aura plus de M. Jimson ! Sur le yacht, il n’y aura rien à craindre ! M. Bloomfield est un homme si respectable et une personnalité si éminente que personne ne pourra jamais imaginer qu’il ait été mêlé à une telle affaire !

— Cette jeune fille a énormément de bon sens ! déclara le président du Radical-Club.

— Oui, mais si je ne vois arriver ni le piano ni la police, demanda Gédéon, que dois-je faire, en ce cas ?

— En ce cas, dit Julia, vous irez au village quand il fera tout à fait nuit. Et j’irai avec vous ! Et je suis bien sûre qu’on ne pensera pas à vous soupçonner. Mais même si quelqu’un vous soupçonnait, je me chargerais de lui faire comprendre qu’il s’est trompé.

— Voilà ce que je ne saurais permettre ! Je ne saurais autoriser miss Hazeltine à aller avec vous ! s’écria M. Bloomfield.