Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/303

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reçu le corps six jours auparavant, dans un baril ! Mais, en ce cas, qui était-il, lui, Pitman ? Et l’endroit où il se trouvait, était-ce la Gare de Waterloo ou un asile d’aliénés ?

— En effet, s’écria Maurice, le corps était dans un état qui devait le rendre difficile à reconnaître ! Quel sot j’ai été de ne pas avoir songé à cela ! Eh bien ! maintenant, Dieu merci ! tout s’explique ! Et je vais vous dire, mon cher Michel ; eh bien ! nous sommes sauvés, vous et moi ! Vous allez prendre l’argent de la tontine — vous voyez que je ne cherche pas à tricher avec vous ! — et moi, je vais pouvoir m’occuper de la maison de cuirs, qui est en train de marcher comme elle n’a jamais marché jusqu’ici ! Je vous autorise à aller tout de suite déclarer la mort de mon oncle ; ne vous inquiétez pas de moi ; déclarez la mort, et nous sommes tirés d’affaire !

— Hé ! oui, mais malheureusement je ne puis pas déclarer la mort ! dit Michel.

— Vous ne pouvez pas ? Et pourquoi cela ?

— Parce que je ne puis pas produire le corps, Maurice ! Je l’ai perdu !

— Arrêtez un moment ! s’écria le marchand de cuirs. Que dites-vous ? Comment ! Ce n’est pas possible ! C’est moi qui ai perdu le corps !

— Oui, mais je l’ai perdu, moi aussi, mon