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XV

LE RETOUR DU GRAND VANCE


Je n’essaierai pas de décrire l’état d’esprit où se trouvait Maurice en sortant de la Gare de Waterloo. Le jeune marchand de cuirs était, par nature, modeste ; jamais il ne s’était fait une idée exagérée de sa valeur intellectuelle ; il se rendait pleinement compte de son incapacité à écrire un livre, à jouer du violon, à divertir une société de choix par des tours de passe-passe, en un mot, à exécuter aucun de ces actes remarquables que l’on a coutume de considérer comme le privilège du génie. Il savait, il admettait, que son rôle en ce monde, fût tout prosaïque : mais il croyait, — ou du moins il avait cru jusqu’à ces derniers jours, — que ses aptitudes étaient à la hauteur des exigences de sa vie. Or, voici que, décidément, il avait à s’avouer vaincu ! La vie avait décidément le dessus ! Aussi, lorsqu’il quitta la Gare de Waterloo, le pauvre garçon ne voyait--