Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/66

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un grain qui s’abattit brusquement sur eux et puis cessa brusquement, il n’y eut pas jusqu’à cet accident qu’ils n’endurassent en silence. Et c’est encore en silence qu’ils firent leur entrée dans la ville de Southampton.

La nuit était venue, les vitrines des boutiques brillaient dans les rues de la vieille ville ; dans les maisons particulières, des lampes éclairaient le repas du soir ; et M. Finsbury commença à songer avec complaisance qu’il allait pouvoir s’installer dans une chambre où le voisinage de ses neveux ne risquait pas de troubler son sommeil. Il classa soigneusement ses papiers, les remit dans sa poche, toussa pour s’éclaircir la gorge et lança un regard hésitant sur M. Chandler.

— Seriez-vous assez aimable, — hasarda-t-il, — pour m’indiquer une hôtellerie ?

M. Chandler réfléchit un moment.

— Eh bien ! dit-il, je me demande si les Armes de Tregonwell ne feraient pas l’affaire ?

— Les Armes de Tregonwell feront parfaitement mon affaire, répondit le vieillard, si c’est une maison propre, et peu coûteuse, et si les gens y sont polis !

— Oh ! ce n’était pas à vous que je pensais ! repartit ingénument M. Chandler. Je pensais à mon ami Watts, qui tient la maison. C’est un