Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/74

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— Eh bien ! monsieur, vous serez satisfait ! — prononça emphatiquement M. Finsbury. Après quoi, saisissant sa casquette à visière pointue, il se l’enfonça sur la tête.

— Insolent comme vous l’êtes, ajouta-t-il, vous ne voudrez peut-être pas m’indiquer l’heure du prochain train pour Londres ?

— Oh ! monsieur, il y a un excellent train dans trois quarts d’heure ! — répliqua l’aubergiste, redevenu aimable, et avec plus d’empressement qu’il n’en avait mis à offrir les dix shillings. — Vous pourrez le prendre sans avoir besoin de vous presser !

La position de Joseph était des plus embarrassantes. D’une part, il aurait aimé à pouvoir éviter la grande ligne de Londres, car il craignait fort que ses neveux ne fussent embusqués dans la gare, guettant son arrivée pour s’emparer de lui ; mais, d’autre part, c’était pour lui chose éminemment désirable, et même rigoureusement indispensable, de faire escompter son chèque avant que ses neveux eussent le temps de s’y opposer. Il résolut donc de se rendre à Londres par le premier train. Et un seul point lui resta à considérer : le point de savoir comment il s’arrangerait pour payer son voyage.

Joseph Finsbury avait presque toujours les