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que les termes par lesquels le récipiendaire se liait pour toujours.

Florizel signa le document, mais non sans horreur. Le colonel suivit son exemple d’un air accablé. Alors le président ayant reçu la somme fixée pour l’entrée, introduisit sans plus de difficultés les deux amis dans le fumoir du Club.

Ce fumoir était de la même hauteur que le cabinet dans lequel il donnait, mais bien plus grand et garni d’une imitation de boiserie de chêne. Un grand feu et un certain nombre de becs de gaz éclairaient la compagnie. Le prince compta : dix-huit personnes. La plupart fumaient et buvaient ; une gaieté fiévreuse régnait partout, entrecoupée de silences subits et quelque peu sinistres.

« Est-ce un grand jour ? demanda le prince.

— Moyen, répondit le président. Par parenthèse, si vous avez quelque argent, il est d’usage d’offrir du champagne ; cela soutient la bonne humeur et constitue un de mes petits profits.

— Hammersmith, dit Florizel, occupez-vous du champagne. »

Puis il fit le tour du cercle, en abordant celui-ci, celui-là ; son usage évident du meilleur monde, sa grâce et sa politesse, avec un mélange