Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/150

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était incapable de la moindre remarque judicieuse, ne put fournir aucun renseignement en dehors de généralités insignifiantes, d’après lesquelles il était impossible de reconnaître quelqu’un.

« Je voudrais que ceci fût dans le programme d’éducation de toutes les écoles, s’écria le docteur avec rage. À quoi servent et la vue et la parole, si un homme n’est capable ni d’observer ni de se souvenir des traits de son ennemi ? Moi, qui connais tous les antres de l’Europe, j’aurais pu fixer son identité et acquérir de nouvelles armes pour votre défense. Cultivez cet art dans l’avenir, mon pauvre enfant, vous en retirerez d’énormes avantages.

— L’avenir ! répéta Silas ; quel avenir m’est réservé, sauf les galères ?

— La jeunesse est toujours lâche, répliqua le docteur, et à chacun ses propres difficultés paraissent plus grosses qu’elles ne le sont en effet. Je suis vieux, moi, et cependant je ne désespère jamais.

— Puis-je raconter une semblable histoire à la police ? demanda Silas…

— Assurément non, répondit le docteur. D’après ce que je vois de la machination dans laquelle vous êtes pris, votre cas, de ce