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Un jour, le général, qui était l’un des moins patients parmi les commandants militaires retour de l’Inde, se leva soudain dans un violent accès de colère, et, par un de ces gestes péremptoires très rarement employés entre gentlemen, signifia une bonne fois à son secrétaire trop négligent que désormais il se passerait de ses services. La porte étant malheureusement ouverte, Mr. Hartley roula, la tête en avant, au bas de l’escalier.

Il se releva un peu contusionné, au désespoir, en outre. Sa situation dans la maison du général lui convenait absolument ; il vivait, sur un pied plus ou moins douteux, dans une très brillante société, faisant peu de chose, mangeant fort bien, et avant tout il éprouvait auprès de Lady Vandeleur un sentiment de satisfaction intime, d’ailleurs assez tiède, mais que dans son cœur, il qualifiait d’un note plus énergique. À peine avait-il été outragé de la sorte par le pied militaire de Sir Thomas qu’il se précipita dans le boudoir de sa belle protectrice et raconta ses chagrins.

« Vous savez, mon cher Harry, — dit Lady Vandeleur, — car elle l’appelait par son petit nom, comme un enfant, ou comme un domestique, — vous savez très bien que jamais, grâce à un hasard