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de son pied boiteux sur le macadam s’éloignèrent de plus en plus.

Harry reprit donc espoir. La ruelle était à la fois très escarpée et très étroite, mais solitaire, bordée de chaque côté par des murs de jardins où retombaient d’épais feuillages, et aussi loin que portaient ses regards, le fugitif n’aperçut ni un être vivant ni une porte ouverte. La Providence, lasse de le persécuter, favorisait maintenant son évasion.

Hélas ! comme il arrivait devant une porte de jardin couronnée d’une touffe de marronniers, celle-ci fut soudainement ouverte et lui montra dans une allée, la silhouette d’un garçon boucher, portant un panier sur l’épaule. À peine eut-il remarqué ce fait qu’il gagna du terrain ; mais le garçon boucher avait eu le temps de l’observer ; très surpris de voir un gentleman passer à une allure aussi extraordinaire, il sortit dans la ruelle et se mit à interpeller Harry avec des cris d’ironique encouragement.

La vue de ce tiers inattendu inspira une nouvelle idée à Charlie Pendragon qui approchait ; tout hors d’haleine qu’il fût, il éleva de nouveau la voix.

« Arrête, voleur ! » cria-t-il.