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de peine, presse Jekyll de s’ouvrir à lui, il refuse, affirmant sur l’honneur qu’il est tout à fait libre de se débarrasser, quand il voudra, de cet Edward Hyde, que, par conséquent, ses amis doivent lui laisser le soin d’apprécier ce qui convient. Assurément, il est attaché à ce garçon, il a pour cela des raisons sérieuses… Même il conjure Utterson de vaincre, quand il ne sera plus, l’antipathie que lui inspire son héritier.

« Je ne pourrai jamais le souffrir, dit le notaire.

— Soit ! répond Jehyll ; je vous prie seulement de l’aider au besoin, pour l’amour de moi. »

À une année de là, Londres tout entier est ému par un crime que rend plus frappant la haute situation de la victime, sir Danvers Carew. Il y a maintes preuves contre Hyde, et les circonstances font que M. Utterson est amené à seconder la police dans ses recherches. La connaissance qu’il a de l’adresse du meurtrier présumé permet de faire les perquisitions nécessaires. Hyde habite, dans le quartier mal fréquenté de Soho, une rue étroite et sombre, garnie de cabarets où l’on boit du gin, de restaurants français du plus bas étage, de boutiques borgnes où s’approvisionnent des femmes