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— Oh ! j’ai reçu une terrible leçon ! s’écrie Jekyll, ensevelissant sa tête entre ses deux mains. « Quelle leçon, mon Dieu ! »

Et cependant il tente, au moment même, de tromper son ami. En étudiant l’autographe de Hyde, Utterson acquiert la preuve que la prétendue lettre de l’assassin est de la main même de Jekyll, qui a changé l’aspect des caractères en les renversant. Le docteur s’est donc fait faussaire pour sauver un meurtrier !

Cependant le temps s’écoule et l’assassin reste introuvable. On recueille des détails sur le passé de l’homme, sur ses vices, sa cruauté, ses relations ignobles et la haine qu’il a partout inspirée ; mais sur sa famille, sur ses origines, rien ne peut être découvert, encore moins sur le lieu où il se cache. Une nouvelle vie semble avoir commencé pour le docteur Jekyll ; il ne s’occupe plus que de bonnes œuvres. Charitable, il l’a toujours été, mais il devient religieux en outre ; il fréquente plus assidûment ses anciens amis, renoue des relations très affectueuses avec le docteur Lanyon, et paraît heureux comme il ne l’était pas depuis longtemps.

Deux mois se passent ainsi ; tout à coup, les amis de Jekyll trouvent sa porte fermée. Il garde la chambre, ne reçoit personne. Utterson se dé-