Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/298

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« Vos soupçons perpétuels commencent à m’ennuyer, Rolles, disait le vieillard. Je fais ce que je peux, vous dis-je ; un homme ne se procure pas des millions en un jour. D’ailleurs de quoi vous plaignez-vous ? Ne vous ai-je pas écouté par pure complaisance, vous, un étranger, et ne vivez-vous pas de mes générosités ?

— Dites de vos avances, Mr. Vandeleur, répliqua vertement le jeune homme.

— Avances, si vous voulez, et intérêt au lieu de complaisance si vous le préférez, fit le vieillard d’un ton irrité. Je ne suis pas ici pour chicaner sur des mots. Les affaires sont les affaires, et je vous rappellerai que les vôtres sont trop louches pour les airs que vous prenez. Fiez-vous à moi ou adressez-vous à un autre ; mais, de grâce, trêve à vos jérémiades.

— J’apprends à connaître le monde, dit le jeune homme, et je vois maintenant que si vous avez beaucoup de motifs pour me duper, vous n’en avez aucun, en revanche, pour agir honnêtement. Moi non plus, je n’éplucherai pas les mots : c’est pour vous-même que vous voulez le diamant ; vous le savez bien, osez dire le contraire !… N’avez-vous pas déjà contrefait ma signature et fouillé mon logement en mon absence ? Je comprends la raison de tous ces dé-