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d’arriver en visite. C’est un grand homme, un général de votre pays ; vous devez bien le connaître de réputation.

— Je n’ai jamais entendu parler d’un général Vandeleur, répondit Francis, mais nous avons bien des officiers de ce grade, et d’ailleurs mes occupations ont été exclusivement civiles.

— C’est lui, reprit le portier, qui a perdu le grand diamant des Indes ; vous devez savoir cela, du moins, les journaux en ont assez parlé ! »

Aussitôt qu’il put se débarrasser de son concierge, Francis escalada ses étages et courut à la fenêtre. Les deux Vandeleur étaient assis sous le marronnier et causaient tout en fumant. Le général, petit homme rubicond et sanglé dans sa redingote, offrait une certaine ressemblance avec son frère, bien qu’il en fût plutôt la caricature ; il avait quelque chose de sa démarche dégagée et hautaine, mais il était beaucoup moins grand, plus vieux, plus commun, et, somme toute, il faisait assez triste mine à côté du dictateur.

Penchés tous deux sur la table, ils paraissaient discuter avec animation, mais si bas que Francis attrapait à peine un mot par-ci par-là, ce qui lui suffit d’ailleurs pour se convaincre