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gnée de mains suffisamment cordiale, mais, à peine la porte se fut-elle refermée sur le visiteur, que John Vandeleur partit d’un éclat de rire qui vint sonner comme un écho diabolique aux oreilles de Francis.

La journée s’acheva sans amener rien de nouveau. Le jeune homme n’était guère plus avancé que la veille, mais il se consolait en pensant que le lendemain était le fameux mardi ; le sort s’acharnât-il contre lui, il ne pouvait manquer de faire quelque découverte importante.

La journée fut longue ; comme l’heure du dîner approchait, les préparatifs commencèrent sous le marronnier. Sur une des tables que Francis apercevait entre les branches, on apporta des piles d’assiettes, les ingrédients de la salade, etc. ; sur l’autre on dressa le couvert, mais le feuillage la cachait presque entièrement à Francis et il devina plutôt qu’il ne vit de l’argenterie et une nappe blanche.

Mr. Rolles arriva à sept heures précises ; il avait l’air méfiant d’un homme qui se tient sur ses gardes, parlant peu et bas. Le Dictateur, au contraire, semblait fort joyeux ; son rire remplissait le jardin, et, aux modulations de sa voix, on devinait qu’il racontait des drôleries en imitant l’accent de différents pays. Avant même