apportant son verre, était venu s’asseoir près de Francis.
« Fermez cet écrin, répéta l’étranger, et remettez-le dans votre poche, où je suis persuadé qu’il n’aurait jamais dû se trouver. Tâchez de perdre cet air abasourdi et traitez-moi comme si j’étais une personne de votre connaissance, rencontrée par hasard. Allons, vite, trinquez avec moi. Voilà qui est mieux. Vous n’êtes qu’un amateur, Monsieur, je suppose ? »
L’inconnu prononça ces mots avec un sourire plein de sous-entendus et se renversa sur sa chaise en lançant dans l’air une ample bouffée de tabac.
« Pour l’amour de Dieu, dit Francis, apprenez-moi qui vous êtes et ce que veut dire tout ceci. J’obéis à vos injonctions, et vraiment je ne sais pas pourquoi ; mais j’ai traversé ce soir tant d’aventures bizarres, et tous ceux que je rencontre se conduisent si singulièrement, que j’en arrive à croire que j’ai perdu la tête ou que je voyage dans une autre planète. Votre physionomie m’inspire confiance, Monsieur ; vous paraissez être un homme d’expérience, sage et bon ; dites-moi pourquoi vous m’abordez ainsi.
— Chaque chose a son temps, répondit l’étranger ; j’ai le pas sur vous. Commencez par