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me dire, vous, comment i ! se fait que le Diamant du Rajah soit en votre possession.

— Le diamant du Rajah ! répéta Francis.

— À votre place je ne parlerais pas si haut. Oui, Monsieur, le diamant du Rajah ; c’est lui que vous avez dans votre poche, et cela sans aucun doute. Je le connais bien, l’ayant vu plus de vingt fois dans la collection de sir Thomas Vandeleur.

— Sir Thomas Vandeleur ?… Le général,… mon père !

— Votre père ! Je ne savais pas que le général Vandeleur eût des enfants.

— Monsieur, je suis fils naturel, » répondit Francis en rougissant.

L’autre s’inclina d’un air grave : ce fut le salut d’un homme qui s’excuse silencieusement auprès de son égal, et Francis se sentit aussitôt rassuré, réconforté, toujours sans savoir pourquoi. La présence de cet inconnu lui faisait du bien et lui inspirait confiance ; il lui semblait toucher la terre ferme. Un sentiment de respect involontaire le poussa tout à coup à ôter son chapeau, comme s’il se fût trouvé en présence d’un supérieur.

« Je vois, dit l’étranger que vos aventures n’ont pas été d’un genre précisément pacifique.