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Remarquez que ma détermination n’est pas prise et peut dépendre de la sincérité de votre réponse ; rappelez-vous aussi que cette affaire n’est pas sans gravité.

— Eh bien, dit l’agent fort embarrassé, le général Vandeleur et son frère ont osé accuser le prince Florizel d’un vol, s’il faut dire le mot. Le fameux diamant, prétendent-ils, serait entre ses mains. Une simple dénégation de la part de Votre Altesse suffira naturellement à convaincre M. le Préfet ; je vais même plus loin : que Votre Altesse fasse à un subalterne l’honneur de lui déclarer qu’elle n’est pour rien dans cette affaire, et je demanderai la permission de me retirer sur-le-champ. »

Le prince n’avait jusqu’alors considéré cet incident que comme une bagatelle, fâcheuse uniquement au point de vue de ses conséquences internationales. Au nom de Vandeleur, la réalité lui apparut dans toute son horreur : non seulement il était arrêté, mais il était coupable ! Il ne s’agissait pas d’une aventure plus ou moins désagréable, mais d’un péril imminent pour son honneur. Que faire ? Que dire ? Le diamant du Rajah était en vérité une pierre maudite et il semblait à Florizel qu’il dût être la dernière victime de son sinistre pouvoir.