Page:Stowe - Marion Jones.djvu/52

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ment l’escalier de l’étage supérieur, et s’arrêta à l’entrée de la chambre, regardant alternativement sa sœur et le père Adams, pour deviner ce qu’on lui voulait ; elle n’eut pas lieu de s’impatienter.

— Marion, voici cet homme qui prétend que vous avez tendu des filets pour enjôler son fils et lui faire la cour, et je vous ai fait descendre pour que vous lui disiez vous-même que vous n’avez jamais songé à lui et que vous n’y songerez jamais.

Cette manière assez inconsidérée d’aborder la question eut pour effet de faire rougir Marion jusqu’au blanc des yeux, tandis qu’en coupable convaincue elle baissait les yeux sur le tapis.

Malgré sa nature sauvage, le père Mâchoire se sentait ému devant une jolie fille, comme on dit que le sont les animaux féroces lorsqu’ils entendent de la musique ; il contemplait donc d’un œil plus doux que celui de miss Silence les traits timides et pudiques de la pauvre enfant, tandis que sa sœur, irritée de son silence, la secouait par le bras et lui disait avec insistance :

— Mais parlez donc, Marion ! pourquoi ne répondez-vous pas ?