Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/100

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à Dieu… que notre pauvre petit peuple de travailleurs devra le retour de son bienfaiteur, s’écria Agricol en se jetant dans les bras de Gabriel et le serrant avec attendrissement contre son cœur. Ah ! je ne crains plus rien, maintenant… M. Hardy nous sera rendu !

— Oui, vous avez raison ; ce sera à lui… à cet admirable prêtre selon le Christ, que je devrai ma résurrection… car ici j’étais enseveli vivant dans un sépulcre, dit M. Hardy, qui s’était levé, droit, ferme, les joues légèrement colorées, l’œil brillant, lui jusqu’alors si pâle, si abattu, si courbé.

— Enfin… vous êtes à nous, s’écria le forgeron ; je n’en doute plus à cette heure.

— Je l’espère, mon ami, dit M. Hardy.

— Vous acceptez les offres de mademoiselle de Cardoville ?

— Tantôt je lui écrirai à ce sujet ;… mais avant…, ajouta-t-il d’un air grave et sérieux, je désire m’entretenir seul avec mon frère.

Et il offrit avec effusion sa main à Gabriel.

— Il me permettra de lui donner ce nom de frère… lui, le généreux apôtre de la fraternité…

— Oh !… je suis tranquille… dès que je vous laisse avec lui, dit Agricol ; moi, pendant ce temps-là, je cours chez mademoiselle de Cardoville lui annoncer cette bonne nouvelle…