Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/101

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Mais, j’y pense, si vous sortez aujourd’hui de cette maison, M. Hardy, où irez-vous ?… Voulez-vous que je m’occupe… ?

— Nous parlerons de tout cela avec votre digne et excellent frère, répondit M. Hardy ; allez, je vous en prie, remercier mademoiselle de Cardoville et lui dire que, ce soir, j’aurai l’honneur de lui répondre.

— Ah ! monsieur, il faut que je tienne mon cœur et ma tête à quatre pour ne pas devenir fou de joie, dit le bon Agricol en portant alternativement ses mains à sa tête et à son cœur dans son ivresse de bonheur.

Puis, revenant auprès de Gabriel, il le serra encore une fois contre son cœur, et il lui dit à l’oreille :

— Dans une heure… je reviens… mais pas seul… une levée en masse ;… tu verras… ne dis rien à M. Hardy ; j’ai mon idée.

Et le forgeron sortit dans une ivresse indicible.

Gabriel et M. Hardy restèrent seuls.

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Rodin et le père d’Aigrigny avaient, on le sait, invisiblement assisté à cette scène.

— Eh bien ! que pense Votre Révérence ? dit le père d’Aigrigny à Rodin avec stupeur.

— Je pense que l’on a trop tardé à revenir de