Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous soient bien récemment acquises… ne puis-je vous être bon à quelque chose ? Je vous dois tant… que je serais heureux de pouvoir m’acquitter un peu…

— Vous aurez fait beaucoup pour moi, mon frère, en me laissant un bon souvenir de ce jour… vous me rendrez plus facile la résignation à un chagrin cruel.

— Vous avez un chagrin ?… dit vivement M. Hardy.

— Ou plutôt, non… une surprise pénible, dit Gabriel.

Et, détournant la tête, il essuya une larme qui coulait sur sa joue et il reprit :

— Mais, en m’adressant au Dieu bon, au Dieu juste, les consolations ne me manqueront pas ;… elles commencent déjà, puisque je vous laisse dans une bonne et généreuse voie… Adieu donc, mon frère… à bientôt…

— Vous me quittez ?…

— Il le faut. Je désire d’abord savoir comment cette lettre m’est parvenue ici ;… puis je dois obéir à l’instant à un ordre que je reçois… Mon bon Agricol va venir prendre vos ordres ; il me dira votre résolution, la demeure où je pourrai vous rencontrer… et, quand vous le voudrez, nous nous reverrons.

Par discrétion, M. Hardy n’osa pas insister