Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/146

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— Oh !… s’écria M. Hardy en proie à un complet égarement, oh ! toute une vie de prières… de jeûnes, de tortures, pour un pareil moment avec celle que je pleure… avec celle que j’ai damnée peut-être.

— Que dites-vous ? un pareil moment ! s’écria Rodin, dont le crâne jaune était baigné de sueur comme celui d’un magnétiseur, et prenant M. Hardy par la main, afin de lui parler de plus près encore, comme s’il eût voulu lui insuffler le délire brûlant où il voulait le plonger ; ce n’est pas une fois dans sa vie religieuse… mais presque chaque jour, que M. de Rancé, plongé dans l’extase d’un divin ascétisme, goûtait ces voluptés profondes, ineffables, inouïes, surhumaines, qui sont, aux voluptés terrestres… ce que l’éternité est à la vie humaine.

Voyant sans doute M. Hardy au point où il le voulait, et la nuit étant d’ailleurs presque entièrement venue, le révérend père toussa deux ou trois fois d’une manière significative en regardant du côté de la porte. À ce moment M. Hardy, au comble de l’égarement, s’écria d’une voix suppliante, insensée :

    le Christ. Ces maladies ne peuvent trouver place que dans le Dictionnaire des sciences médicales ou dans le Compendium.