Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

une si curieuse attention à ce qui pouvait se dire dans la pièce voisine, une étincelle de vive intelligence vint animer ce regard ordinairement terne et stupide.

Après avoir écouté un instant à la porte, Jocrisse revint auprès de la cheminée, toujours en se traînant sur ses genoux ; puis, se relevant, il prit son panier à demi rempli de bois, s’approcha de nouveau de la porte à travers laquelle il venait d’écouter, et frappa discrètement.

Personne ne lui répondit.

Il frappa une seconde fois, et plus fort.

Même silence.

Alors, il dit d’une voix enrouée, aigre, glapissante et grotesque au possible :

— Mesdemoiselles, avez-vous besoin de bois, s’il vous plaît, dans la cheminée ?

Ne recevant aucune réponse, Jocrisse posa son panier à terre, ouvrit doucement la porte, entra dans la pièce voisine après y avoir jeté un coup d’œil rapide, et en ressortit au bout de quelques secondes, en regardant de côté et d’autre avec anxiété, comme un homme qui viendrait d’accomplir quelque chose d’important et de mystérieux.

Reprenant alors son panier, il se disposait à sortir de la chambre du maréchal Simon, lors-