Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/169

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— Oui… digne femme… encore une pauvre mouche qu’ils ont enlacée dans leur toile ;… mais cette voiture dont tu parles ?

— En la voyant sortir de la maison des robes noires, reprit Agricol, mon cœur se serre, et, par un mouvement plus fort que moi, je me jette à la tête des chevaux, en appelant mes camarades à l’aide ; mais le postillon me renverse d’un coup de fouet qui m’étourdit ; je tombe… Quand je revins à moi, la voiture était loin.

— Tu n’as pas été blessé ? s’écria vivement Dagobert en examinant son fils avec inquiétude.

— Non, mon père… une égratignure.

— Qu’as-tu fait alors, mon garçon ?

— J’ai couru chez le bon ange, chez mademoiselle de Cardoville ; je lui ai tout conté. « Il faut, m’a-t-elle dit, suivre à l’instant la trace de M. Hardy. Vous allez prendre une voiture à moi, des chevaux de poste ; M. Dupont vous accompagnera, vous suivrez M. Hardy de relais en relais, et, si vous parvenez à le revoir, peut-être votre présence, vos prières, vaincront la funeste influence que ces prêtres ont su prendre sur lui. »

— C’était ce qu’il y avait de mieux à faire ;… cette digne demoiselle avait raison.