Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/20

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— Que voulez-vous dire ?

— Au moment où je sortais… de chez moi, un homme que je ne connaissais pas s’est approché de ma voiture… et m’a dit avec tant de sincérité que je l’ai cru : « Vous pouvez sauver la vie d’un homme qui a été un père pour vous… le maréchal Simon est en grand péril ;… mais, pour lui venir en aide, il faut me suivre à l’instant… »

— C’était un piége, s’écria vivement Adrienne : le maréchal Simon, il y a une heure à peine… est venu ici…

— Lui !… s’écria Djalma avec joie et comme s’il eût été soulagé d’un pénible poids ; ah ! du moins, ce beau jour ne sera pas attristé.

— Mais, mon cousin, reprit Adrienne, comment ne vous êtes-vous pas défié de cet émissaire ?

— Quelques mots qui lui sont échappés plus tard m’ont alors inspiré des doutes, répondit Djalma ; mais je l’ai d’abord suivi, craignant que le maréchal ne fût en danger… car je sais qu’il a aussi des ennemis.

— Maintenant que je réfléchis, vous avez eu raison, mon cousin ; quelque nouvelle trame contre le maréchal était vraisemblable… Au moindre doute, vous deviez courir à lui.

— Je l’ai fait… cependant vous m’attendiez.