Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/235

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pourprées, commencent à s’obscurcir lentement, ainsi que les barres de fer… rougies au feu, dont l’incandescence s’éteint peu à peu.

Soudain, l’on entend derrière l’un des versants du calvaire opposé au couchant, le bruit de quelques pierres qui se détachent, et tombent en bondissant jusqu’au bas de la montagne.

Le pied d’un voyageur qui, après avoir traversé la plaine, gravit depuis une heure cette pente escarpée, a fait rouler ces cailloux au loin.

Ce voyageur ne paraît pas encore, mais l’on distingue son pas lent, égal et ferme. Enfin… il atteint le sommet de la montagne, et sa haute taille se dessine sur le ciel orageux.

Ce voyageur est aussi pâle que le Christ en croix ; sur son large front, de l’une à l’autre tempe, s’étend une ligne noire.

Celui-là est l’artisan de Jérusalem.

L’artisan rendu méchant par la misère, par l’injustice et par l’oppression, celui qui, sans pitié pour les souffrances de l’homme divin portant sa croix, l’avait repoussé de sa demeure… en lui criant durement :

marche… marche… marche…

Et, depuis ce jour, un Dieu vengeur a dit à son tour à l’artisan de Jérusalem :